• "Chez les Sauvages, le même homme peut être tantôt bon, tantôt cruel, mais chez les civilisés, la cruauté est confiée à des institutions spéciales : l'armée, la police, les tribunaux, les prisons."
    [Tolstoï]



        Suicides, surpopulation, cellules insalubres, manque de moyen, discriminations...Les prisons françaises craquent! Au 1er décembre 2008, 63 619 détenus pour 50 807 places.
    Les conditions carcérales sont intolérables : 3 à 4 personnes dans une cellule de 9 m² (maisons d'arrêt), des établissements ont 200 détenus pour 100 places!!!! 

    Depuis 2002, la nouvelle loi pénitentiaire perdure et ne parait pas.
    Lors des élections présidentielles, c'est l'une des "promesses" de Sarkozy, souhaitant redorer le blason des prisons françaises.....
    La ministre de la justice exécute docilement et demande au milieu de plancher sur le sujet.
    Novembre 2007, le COR (Comité d' Orientation Restreint, regroupant magistratr(e)s, personnelles pénitentiaires, représentant(es) associatifs/ves, avocat(e)s) remet à la Garde des sceaux 120 préconisations. Ce comité d'orientation répond parfaitement aux exigences exprimées par "leur patronne".
    2008, R.Dati, pérore les points phares de la loi : une "remise à niveau scolaire", un "véritable droit à l'insertion" et une "formation professionnelle"...
    Octobre 2008, la loi est présentée au Sénat puis (en ce moment) au Parlement.

    Jean-Olivier Viout (Procureur général de Lyon), mandaté par Rachida Dati, s'investit dans le projet.
    21 Janvier 2009, à l' Opéra de Lyon [1], le Procureur général de Lyon fait l'éloge de la nouvelle loi, en exposant ses idées plutôt "édulcorées".
    Fréderic Doyez (avocat) approuve modérément, soulève la réalité budgétaire et dénonce "un esprit de sévérité".  Par la suite, interviennent une ancienne détenue (dont le témoignage est émouvant et réaliste), magistrats, éducateurs, association Axès Libre, directeur de l'EPM de Meyzieu, aumôniers (catholiques), architecte des prisons.


    1ere Partie:

    2eme Partie:


    3eme Partie:


    4eme Partie:

    "La prison s'invite à L'Opéra" (En l'absence des détenus, bien sûr!).

    D'après, Mr Viout, la loi pénitentiaire est un "progrès extraordinaire"!!! Celle - ci préconise 108 recommandations à l'Europe dont les REP (Règles Européennes Pénitentiaires). Parmi les propositions, figure l'instauration d'"un parcours" du détenu, une "prise en charge par la collectivité". À son arrivée, tout détenu peut être placé dans un « quartier d'accueil » afin d'effectuer un « bilan de personnalité » (santé physique et mentale, niveau scolaire, niveau professionnel, situation familiale...). Manière de prévenir les risques de suicide.
    Ensuite, la création d'un "contrat d'engagement professionnel". Actuellement, un détenu qui travaille n'a aucun contrat. La naissance d'un contrat précise la nature de la mission, les conditions de travail, le mode de rémunération.
    Sur la question des droits des détenus, le loi stipule : "un maintien des liens familiaux". Garantir l'accès au téléphone, des parloirs (pour les prévenus aussi).
    De plus, "assurer la protection des détenus face aux violences carcérales"...Sur l'aménagement des peines (semi-liberté, travaux d'intérêt général..) sont étendues à 1 an...

       Loin d'innover des droits nouveaux pour les détenu(e)s, de les considérer comme des citoyens, le texte se contente de reproduire les règles actuelles.
    Cette nouvelle loi ne remet aucunement en cause la surpopulation carcérale ni la législation pénale de plus en plus répressive (Surveiller, Punir, Enfermer) qui a nettement durci ces derniers temps.
    Assurément, l'objectif n'est pas de restreindre les détentions mais au contraire de se doter de moyens supplémentaires afin d'augmenter le nombre de détenu(e)s.
    Peut-on parler "de progrès extraordinaire",  rénovations, nouvelles prisons, quand des détenu(e)s souffrent, se suicident?
    Peut-on parler de "projets de réinsertion", quand au sein des prisons, les détenus sont maltraités, infantilisés, obéissant à des règles diamétralement opposées à les réinsérer?
    L'objectif est la généralisation de l'individualisation des cellules, l'hygiène, l'intimité, le soutien, le maintien du lien familial. Il faut mettre à profit l'enseignement, l'éducation, la culture, le sport à tous les détenus.
    Enfin, sur les nouveaux établissements, tout ce beau monde ambitieux et progressiste se flatte de ces constructions qu'il imagine être des sortes d'hôtels Formule1.
    Ces prisons aux teintes pastel, il n'est pas question qu'elles demeurent vides, faudra qu'elles soient toujours pleines, c'est le but de toute hôtellerie!
    PLUS d'humanité au sein du ministère de la justice et de ses sbires. [?]

    "On peut juger du degré de civilisation d'une société en entrant dans ses prisons."
    [Dostoïevski]

    [1]:
    L'attraction carcérale!
    Serge Dorny, directeur de l' Opéra de Lyon, souhaitait organiser le prochain opéra "La Colonie pénitentiaire" de Kafka dans la nouvelle prison de Corbas, qui ouvrira courant mai 2009. "300 spectateurs par soirée dans les murs de Corbas" dit -il.
    Si Serge Dorny pense que "la prison fait partie de la ville" et qu'elle "ne doit pas disparaître des consciences"-  Pourquoi n'organise-t-il pas son opéra en compagnie des prisonniers?

    Les associations (en soutien aux détenus et aux familles) de la région, se sont révoltées et ont manifesté leur mécontentement à cette nouvelle.
    Un opéra alors que les prisons St Paul & St Joseph ont connu une pénurie de papiers toilettes pendant 3 mois!
    Par ailleurs, l'établissement de Corbas, à une quinzaine de kilomètres de Lyon,  accueillera 690 détenus et remplacera les maisons d'arrêt de Saint-Paul et St Joseph, situées le centre de Lyon, près de la gare Lyon - Perrache. On éloigne afin de dissiper, d'occulter. De plus, le monde pénitentiaire ne pense nullement aux familles des détenus qui souvent sont d'un milieu humble. (transports, temps...)


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    Ne manquez pas ce film documentaire émouvant et juste.
    "A COTE" de Stéphane Mercurio.

    Des femmes qui se confient, qui attendent, qui se maquillent pour leurs hommes, qui se remontent le moral, qui craquent, qui espèrent toujours.

    Dans la petite maison de l'association Ti-Tomm, accolée au mur de la prison des hommes à Rennes, on attend l'heure du parloir. Les familles arrivent à l'avance, pour ne pas rater ce rendez- vous tant attendu. 30 minutes de parloir. Quelques secondes de retard, et la porte de la prison se ferme. On vient une, deux, trois fois par semaine, pendant des mois voire des années (30 ans pour l'une). Ce sont majoritairement des femmes*, ces pénélopes vivent au rythme de leurs hommes à l'ombre. Le temps est suspendu, la vie comme arrêtée.
    Stéphane Mercurio, fait le choix de rester « à côté » de la prison - du côté des familles. Le film propose une approche éminemment frontale de ce qu'est la réalité carcérale, suscitant une foule de questions.

    * : Selon la réalisatrice Stéphane Mercurio, les détenues femmes connaissent peu les parloirs du fait que leurs hommes y viennent rarement (voire jamais!).

    "A Côté" : http://www.a-cote.eu/


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    "Les Mots Toc" - La Vie à Deux

    Camille Fournier alias "Zaza Fournier", débute dans la rue (en particulier devant Beaubourg à Paris), durant sa formation comédienne.
    Ses références Edith Piaf, Bobby Lapointe...
    Durant sa jeunesse, elle apprend le violon et voilà qu'un jour elle découvre l'accordéon.
    Warner frappe à sa porte (ou l'inverse ;-)), et depuis ne cesse de monter...

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    "Les Coloniaux" de Aziz Chouaki.
    Mes Jean-Louis Martinelli
    avec Aziz Chouaki et Hammou Graïa
    Théâtre des Amandiers - Nanterre.

    "Que dire à la France alors? Qu'elle demande pardon?
    Non, non, sans aller jusqu'à la presque compassion, ça fait revanchard, et puis c'est très mauvais pour la vésicule biliaire, surtout de nos jours.
    Oui, que demander, alors, à la France?
    Qu'elle fasse le solde de 132 ans de présence, de préemption absolue sur tout ce qui bougeait en Algérie? Non, compliqué, trop de chiffres, bandes de requins dans les ministères des deux pays, va toi vérifier après.
    Je crois que ce que j'ai envie de demander à la France, en fait, c'est juste un tout petit peu de mémoire.
    Mais de la vraie mémoire active, de celle qui dégrafe les commémorations, au-delà des cymbales et des symboles. Nulle charité, nulle componction, surtout pas de repentance, car, tout compte fait, coin de frigo, des restes de justice feraient bien l'affaire.
    Exactement, une mémoire du coeur, oui, bien étale, à ras de langue, à simple hauteur d'âme."

    Dans la salle transformable du Théâtre des Amandiers, un énorme drap blanc entoure la scène et les gradins étagés en forme elliptique. Le  plateau est recouvert d'une étendue de sable blanc, une lampe illumine une partie du sol.
    Aziz Chouaki à la guitare électrique et Hammou Graïa interprète Mohand Akli, "poilu" kabyle de la guerre de Verdun. Celui - ci relate ses épopées héroïques, mythiques puis tragiques.
    L'histoire débute où, faisant la sieste, Mohand rencontre des personnalités dont la place est légitime dans l'histoire de France, Jeanne D'Arc, Voltaire, Jésus...Ceux - ci lui demandent de venir les sauver contre les Allemands. Prétentieusement, Mohand décide de partir et renverse l'armée allemande. Son compagnon, un figuier magique high-tech (wifi, clé usb..) l'interrompt et lui apprend que le scénario est erroné. Après deux versions, Mohand reprend en racontant l'histoire authentique.  Mohand est sous son figuier et lit des BD dont "Les Pieds Nickelés au combat". Le figuier, lui demande de se rendre au front à Verdun. Mohand- Akli voit les atrocités de la guerre. Lors de son retour en Algérie, il prend conscience de la colonisation française alors qu'auparavant il ne s'est jamais opposé.

    Un seul comédien, Hammou Graïa, souvent présent dans les mises en scènes de Jean-louis Martinelli. Celui - ci est impérial dans le rôle de Mohand - Akli, une « tchatche » renversante, l'orgie verbale décapante. Aziz Chouaki, un monde proche du répertoire de Kateb Yacine. Sur scène, guitare à la main, il joue d'harmonieuses sonorités de blues arabo-andalou.
    Cette pièce donne à entendre la dimension concrète de la guerre, du colonialisme et du mutisme des gouvernements. Un texte réaliste pétri toutefois d'humour. Chouaki ne se contente pas d'exposer mais remet en question la colonisation.
    Du point de vue historique, politique et culturel, ce spectacle est une richesse!
    L'implacable texte de Chouaki est servi par Martinelli avec un talent du texte et de la scène rare.

    Théâtre des Amandiers : http://www.nanterre-amandiers.com/home.php

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    "Xberg Ghosts" - Roots and Wire

    Un agréable mixage d'electro, dub, techno qui animera vos oreilles !!!


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    "LE CORPS FURIEUX"
    Mes Jean-Michel Rabeux.
    Avec Eléna Antsiferova, Corinne Cicolari, Georges Edmont, Juliette Flipo,
    Kate France, Marc Mérigot, Laurent Nennig, Franco Senica.
    MC 93 - Bobigny

    Ne cherchez pas d'histoire, il n'y en a pas! Par contre, les idées pullulent.
    Dans la petite salle de la MC 93, la scène est délimitée par un ruban en plastique tel ceux utilisés lors d'un accident ou sur un chantier, un ordinateur sur la gauche, et huit chaises à l'arrière - plan. La lumière décline, les huit comédiens (quatre hommes, quatre femmes) nus arrivent et s'assoient sur les chaises. Des vrais corps : fort, maigre, fragile, jeune, vieux. Puis, chacun s'adossent de vêtements désassortis. Deux des hommes s'habillent en femme : l'un avec une robe violette de princesse et l'autre d'une robe moulante et de talons aiguilles.    
    Peu de texte, des flashs d'actions se déroulent durant ce spectacle.

    Des accessoires désopilants (une tulipe dansante), un caddie, un ordinateur pour la coloscopie d'un homme en femme, des mannequins, des sacs plastiques viennent soutenir leur jeu maîtrisé. Nos comédiens s'allongent, dorment sur des cartons comme des SDF, accouchent dans une poubelle. Nous "sommes obligés" de les regardons alors que dans la vie nous pourrions les ignorer. Les corps s'expriment sous différents aspects : pleurent, se pavanent, crânent, s'amusent, s'embrassent, se querellent, accouchent, exagèrent, explorent, se touchent, se trouvent, s'assassinent. Les personnages peuvent être cruels lorsque la faim se manifeste: attablés pour un festin, le claquement des fourchettes résonne...et dont le repas est une femme (acrobate). Des corps parfaits de mannequins en plastique peint en noir, mais qu'une pluie fine efface. Les individus sont loin d'être muets et laissent entrevoir des sonorités, chantent. Une scénographie maline et étudiée qui permet aux huit personnages de faire voltiger et véhiculer le sens.

    Bref, Pas mal du tout! (et pas trop "trash" ;-))

    MC 93 Bobigny : http://www.mc93.com/index_f.html


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