• ELLES...Exister, résister...ici et ailleurs.


    Bouleversante exposition que nous livre le Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon.
    Le talentueux photographe Pierre Yves Ginet  s'est rendu dans une vingtaine de pays afin de photographier le combat quotidien de femmes aux quatre coins du monde.

    On débute par des clichés saisissants : la volonté des femmes kurdes en Turquie pour la défense de leur identité, au Tibet lors du combat des nonnes en 1998...
    On découvre des reportages lors des conflits : ces femmes pacifistes palestiniennes et israéliennes, ou engagées en Argentine contre les lois scélérates du gouvernement, l'entraide des albanaises et des serbes au Kosovo, l'action active au Darfour.
    On ressent la détermination intense face au fléau des épidémies, comme en Angola. Instruire, informer afin de réduire le taux de mortalité causé par le sida  Pour éviter de sombrer dans la misère, les cambodgiennes reprennent le travail de leurs hommes accidentés, estropiés ou tués par les mines antipersonnelles.
    On reste figé, accablé devant le portrait de rwandaises, haïtiennes mutilées, défigurées par des actes barbares, inhumains. Affligeant !
    Après avoir voyagé à travers le globe, on revient en France avec l'association féministe « Ni Putes ni Soumises » par l'engagement vif de ces six militantes, afin de lutter contre les violences faites aux femmes.

    Ne manquez pas cette exposition utile, enrichissante sur la place des femmes dans le monde.
    Quel que soit le but de ces combats, ces femmes se battent pour une vie meilleure !
    Bravo !



    Photo de droite : 

    "Aline, 11 ans, et Dafrose Mukangarambe,42 ans
    Devant leur maison du village de Nyagarambo, dans le district de Gasabo.



    Fin avril 1994, alors que son mari avait déjà disparu depuis quelques jours, Dafrose et ses cinq enfants sont partis se réfugier dans l'église du village, comme la plupart des Tutsis du district.
    Voyant les miliciens interhamwe arriver, armés jusqu'aux dents, et entourer le bâtiment, Dafrose est sortie en courant avec ses enfants pour aller se cacher dans une maison voisine, propriété d'un milicien. Aperçue par ce dernier, ils ont été capturés et menés dans une ruine proche.

    Avant de s'en prendre à elle, les miliciens ont tué ses enfants, de l'aîné qui avait 14 ans à la benjamine de un an et demi. Cette dernière, qu'elle tenait dans se bras, a été découpée en morceaux et donnée à manger aux chiens, sous les yeux de Dafrose.
    A moitié consciente, elle a ensuite été battue, piétinée, puis frappée partout sur le corps avec des machettes, dont cinq coups portés sur la tête et au visage, avant d'être violée par plusieurs miliciens et laissée pour morte.
    Elle a repris connaissance quelques jours plus tard, a pu se traîné jusqu'à une maison abandonnée, avec un point d'eau, auprès duquel elle est restée pendant plusieurs semaines. Les miliciens l'ont ensuite retrouvé ; constatant qu'elle était « en train de pourrir, des vers dans les cicatrices », ils l'ont laissée, souffrant le martyr, persuadés de sa mort.
    A l'arrivée des forces du FPR, Dafrose a été emmenée à l'hôpital de Kigali, où elle est restée plusieurs mois pour se remettre de ses blessures toutes infectées.

    Elle ne peut pas cultiver la parcelle de terrain ni traire la vache mises à sa disposition par Avega, compte tenu de son état de santé, mais elle s'arrange avec des villageois.
    Dix ans après le drame, Dafrose affiche une bonne humeur incroyable : « Il y a bien pire que moi, je peux marcher, manger seule et j'ai ma fille alors... ».
    Aline, onze ans, est l'enfant née du viol des miliciens. « Les gens ne comprennent pas comment j'ai pu la mettre au monde, il disent que ça ne peut être que l'œuvre de Dieu. Et certaines veuves disent que Dieu a bien fait car on a tué tous mes enfants...», dit-elle en éclatant de rire. « Aline pose parfois des questions, elle veut savoir, mais je n'ose pas répondre pour le moment. », avoue-t-elle gênée.
    Très proche de sa mère, particulièrement espiègle, Aline ne s'est pas départie d'un large sourire pendant tout le temps passé en leur compagnie. "


    Juin 2005. Rwanda.


    Site de Pierre Yves Ginet :
    http://www.pierreyvesginet-photos.com/


  • Commentaires

    1
    Mercredi 25 Octobre 2006 à 19:27
    Les
    femmes doublement blessées dans leur chair parce que d'abord violées puis mutilées... Des photos bouleversantes.
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    2
    maxime
    Vendredi 27 Octobre 2006 à 12:20
    Expos ELLES
    C'est vrai c'est boulversant et très fort. Mais je reste très géné... Cette exposition est acheté par le musée, et circule... est-ce qu'une partie des recettes va dans une action pour aider la cause des femmes ou s'agit-il de faire du blé sur la misère et la détresse des femmes... je trouve tout cela pas clair et si jamais on exploitait notre sensibilité et l'image et la vie de ses personnes... je me sentirai mal... oui, je trouve tout de même cela obsur...
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