Rainer Werner Fassbinder est né à Munich le 31 mai 1945 d'un père médecin et d'une mère traductrice. Ses parents divorcent en 1951, il se retrouve seul avec sa mère, qui, dit-on, l'envoyait souvent au cinéma afin de travailler en paix.
Il passa son enfance à Munich et fut l'élève d'une école expérimentale. Il interrompt ses études avant le baccalauréat et exerce différents métiers. Journaliste à la Süddeutshe Zeitung, il tourna son premier court métrage en 1965 intitulé Le clochard.
Deux ans plus tard, il intègre une troupe de théâtre expérimental, Action Teater qui cesse ses activités en 1968. Puis, il fonde l'Anti Teater et devient le principal responsable. Grâce à cette structure, il prépare de nombreuses adaptations de Sophocle, Tchekhov et Isben. Il travaille également pour la radio.
Dès 1969, il réalise Le bouc, d'après l'une de ses pièces. Il reçut pour ce film le prix des critiques de cinéma, le prix de l'Académie allemande des arts dramatiques et cinq prix cinématographiques fédéraux.
Dès ce succès, Fassbinder enchaîna de nombreuses réalisations pour le cinéma, le théâtre et la télévision. En 1970, il crée l'association Film-verlag der Autoren, avec deux autres cinéastes. Cette création repose sur la gestion des intérêts des réalisateurs. Dans la même année, il se marie avec l'actrice Ingrid Caven et divorcera deux ans plus tard.
En 1974,il met en scène Germinal de Zola et Oncle Vania de Tchekhov.
En 1976, il fera parler de lui avec sa pièce L'ordure, la ville et la mort. Il sera condamné par la critique comme « fasciste de gauche ». Celle-ci pensait y avoir entrevu une forme d'antisémitisme.
En 1977, Fassbinder souhaite quitter l'Allemagne pour s'installer à Hollywood, puis il y renonce.
De 1978 à 1982, il tourna des films qui connurent le plus grand succès : Le mariage de Maria Braun en 1978, Lola, une femme allemande en 1981 et Le secret de Veronika Voss en 1982 qui obtint l'Ours d'or au festival de Berlin.
En l'espace de treize années, il sera l'auteur d'une quarantaine de films pour la télévision et le cinéma.
Ses films traitent souvent le problème de l'amour et des relations de pouvoir qui en découlent. Extraordinaire metteur en scène du langage, son Septième Art évoque avec raffinement toutes les gammes des sentiments humains. Véritable « Comédie humaine » qui n'est pas loin de concurrencer celle de Balzac.
Engagé du côté des opprimés et des laissés pour compte, il s'éteint à l'âge de trente sept ans le 10 juin 1982 à Munich.