• Amandine, 34 ans, vendeuse, licenciée...


    " J'ai été salariée chez VIRGIN dans un magasin parisien depuis mars 1998, au rayon DVD.
    La direction m'a licenciée en raison de mes activités syndicales le 19 décembre dernier.
    Après avoir été engagée au rayon musique, on m'a affectée au rayon vidéo.
    La tache de vendeur est assez simple : être sur la surface de vente avc son gilet et répondre aux besoins du clients.

    (...)

    Chez Virgin, le turn over est très important : 40% en moyenne.
    Pour la direction, la précarité n'existe pas. 80% en CDI et environ 20% d'emplois à temps partiel, revendiquent ils.
    La réalité est bien différente. On compte dans ces chiffres beaucoup d'étudiants qui ont besoin d'un salaire et travaillant à la caisse, situation précaire par définition. Le salaire moyen n'excède que rarement 1000 euros brut.
    C'est  donc le système en lui-même qui engendre cette précarité. Au début, nous sommes tous engagés comme débutants, toutes qualifications confondues, avec l'espoir de  pouvoir accéder au statut supérieur au bout d'un an.
    Cela ne représente qu'une augmentation de 3 euros.

    (...)

    Avec le rachat de l'enseigne par Lagardère, la situation est de pire en pire.
    Il y avait avant toutes les possibilités de réussir magasins homogènes, une marque forte et un encadrement social performant. Le climat est devenu détestable. Les gens ne sont plus motivés par leur travail, parce que réduits à des tâches primaires

    (..)

    L'engagement pour le respect du code du travail et la protection des salariés est difficile, et d'ailleurs depuis que j'ai commencé mes activités, les sanctions tombent...
    Je n'avais au début aucune activité syndicale et tout allait très bien.

    J'ai ensuite été déléguée syndicale pour la CGT ....J'ai ensuite été conseillère du salarié pour SUD solidaires. Cette fonction permet à des délégués de syndicats non représentatifs d'assister les salariés en cas de litige. Mon nom a été publié sur une liste qui atteste mon statut de salariée protégée. Or, la direction a décidé d'ignorer cette liste et m'a licenciée en dépit de mon statut, et sans l'autorisation de l'inspecteur du travail.

    Depuis, nous sommes rassemblés tous les vendredis devant le magasin pour exiger ma réintégration.

    Cette action nous a ouvert les yeux sur le fonctionnent de cette enseigne et d'autres grands nom de la distribution.
    Même si j'aime mon travail, ma mobilisation m'a ouvert  les yeux et je ne vois pas malheureusement pas d'avenir chez Virgin.."

    Informations et soutien : http://boycottvirgin.over-blog.com/

    (Extrait de Regards Mars 2007)


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