• Quels sont / Quel est l'auteur de "Jouissez sans Entrave" Débat 2/2


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    Débat féministe mitigé -
    Mais qui a pu bien écrire "Jouir sans Entrave" ?? Michelle Larrouy (professeur d'Art Plastique à St Denis, fille de militants PC a toujours vécue en banlieue (93)) se pose la question. Sans avoir la réponse exacte, elle suppose, que cette phrase ne peut provenir que de la gente masculine. Certains hommes, dans la salle, sont révoltés, s'eclaffent et ripostent..Alors que d'autres essayent d'analyser... Qui détient la vérité? Nul ne sait! Ceci n'est fondé que sur des hypothèses (et quelques évènements historiques, trouvés dans le "Torchon Brûle"). Toutefois, grâce au labeur et à la sagacité de la militante féministe, elle nous éclaire sur l'époque et les conditions des femmes de 1968-1970

    "La libération sexuelle a-t-elle eu lieu?" avec Michelle Larrouy militante lesbienne et féministe.
    Depuis mai 68, on parle de libération sexuelle.
    Mais de quelle libération parle-t-on, de quelle sexualité et pour quelles sexes?
    Et aujourd'hui la sexualité des hommes et des femmes est-elle vraiment libérée?

    Le Torchon Brule - Journal Féministe (Mai 68)

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    A la Petite Roquette,  (M° Voltaire)

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    FRAP

    Les Panthères Roses : http://www.pantheresroses.org/

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    "Quel regard sur le corps des femmes ?"

    Épinglée en trophée sur le mur des villes, l'image du corps des femmes légitime les comportements machistes et exerce sur les femmes une pression psychologique. Loin de refléter une libération des femmes, ce phénomène traduit pour elles un nouveau mode d'aliénation les réduisant à des objets. Observé, jaugé, jugé, leur corps est utilisé comme appât pour la consommation. Tantôt idéalisé, empapilloté dans la dentelle, tantôt malmené, il semble être à disposition de qui veut, et constituer un patrimoine masculin. Ces modèles parfaits, imaginaires, sont survalorisés tandis que les femmes réelles s'en trouvent toujours plus dépréciées, niées, culpabilisées.

    La danse de bordel comme norme
    Tout le monde connaît désormais l'univers balisé et banalisé du porno autrefois réservé aux initiés. Il n'est plus nécessaire d'aller vers lui, il vient à nous où que nous tournions les yeux, dictant aux hommes leurs désirs, aux femmes l'art de servir de stimulant sexuel.
    Les scènes de peep-show, de strip-tease ou de perversions sexuelles sont érigées en must de l'érotisme. L'accès au visionnage prostitutionnel nous est présenté comme un signe de démocratisation, voire de progrès. Plus encore que la publicité, le cinéma est considéré comme un art, ce qui rend parfois sa critique difficile.
    Il fut pourtant dès ses débuts une industrie lucrative de divertissement. La pornographie y eut rapidement sa place, bientôt reléguée au classement X. La production du circuit traditionnel use souvent des mêmes ressorts. En France, Laetitia Casta ou Emmanuelle Béart, emblèmes de la séduction féminine pour le public, sont choisies pour incarner des prostituées, ce qui entretient le mythe de la prostitution. Le système de starisation de la grande filiforme au visage d'enfant permet à plusieurs hommes de coucher (par procuration) avec celles auxquelles ce rôle est attribué. La charge érotique semble provenir de la massification de la possibilité (à échelle planétaire) d'accaparer sexuellement la même femme, au même moment. Ce n'est pas l'actrice qui est prise en considération (relative), mais la créature imaginaire remplissant la fonction de « putain de masse ».
    Comme pour la putain traditionnelle, le désir des hommes est fortement stimulé mais il est accompagné de dégoût et de mépris pour la cible de son fantasme. Ainsi, le rituel de l'effeuillage, présenté comme un geste naturel de la vie intime, est loin d'être le premier de l'histoire du cinéma lorsque Kim Basinger s'y adonne en 1986. Nastassja Kinsky avait déjà séduit les spectateurs derrière la vitre sans-teint/caméra de Paris, Texas. Plus intello, Atom Egoyan présente une collégienne se déshabillant sur la scène d'Exotica, en 1994. Dans le cinéma commercial, les exemples ne manquent pas avec, parmi les plus caricaturaux, Femme Fatale (De Palma) ou Show Girl. Lost Highway, de David Lynch, se situe dans une frange entre cinéphilie et consommation de masse : là, une épouse (brune) transformée en fantasme (blonde) exécute le retrait de petits vêtements collants sous les pistolets braqués par des mafieux.
    Les réalisateurs résistent peu à l'emploi du racolage nourrissant la confusion entre personnes humaines (féminines) et produits de consommation courante. Ils compromettent ainsi leur position intellectuelle, mais l'attrait financier est considérable. Il n'est pas question de séduction, ni même d'une femme (que l'on ne regarde pas) mais de son instrumentalisation à la seule gloire de la libido masculine. Transformée en objet de plaisir, elle exécute ce que l'homme veut voir : ses fesses, ses seins et son dos cambrés pour former un dégorgeoir ergonomique. Elle est invitée à se contorsionner, de façon ridicule, à se mettre à genoux ou à exécuter d'autres trouvailles visant à l'affirmer soumise. La société semble ainsi encourager les femmes à adopter ces comportements, mais celles qui le font sont considérées comme des gadgets sexuels..."


    (Extrait de Offensive n°9 Parution: 2006-02-01)

    L'Offensive : http://offensive.samizdat.net/

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    Interview de de Michèle Larrouy, militante à la Maison des femmes :
    http://www.regards.fr/file/audio/larrouyfrap.mp3


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