Zaza Fournier

Enfin, Melle Fournier à Lyon. Lorsque nous arrivons dans les escaliers du Transbordeur, la voix de Zaza résonne.
Une petite table, une carafe d’eau, un bouquet de rose et Zaza, petite robe kitch, est assise sur son tabouret, surplombant le public.
Elle ouvre le bal avec « Mademoiselle », la complainte d’un travesti.  Elle enchaîne avec « Love Me Tender » d’Elvis Presley, interprété à l’accordéon. La rockeuse nous embarque dans son « Rêve Américain » - « Sorry Baby, je pars en voyage ! - Ne m’appelle pas doudou, j’irai peut être à Philadelphie – Naaaann Naaannn ».
Elle poursuit avec son chagrin d’amour « SOS », « une guêpe m’a piqué d’amour – je me suis mise à avoir peur de moi et toi… ». Ses chansons relatent l'amour soit romantisme soit avec une douce cruauté.

Zaza est loin de nous laisser indifférents.
Parfois, son côté sainte nitouche peut agacer. Mais heureusement, son orgueil se dissipe grâce à son impressionnante interprétation,  à sa voix, à son déterminisme et à son finesse.  
Juste une quarantaine de minutes sur scène (avant les incroyables Wriggles) et les frissons nous parcourent. Le public savoure le show parfaitement maîtrisé. Zaza Fournier nous impressionne par ses qualités vocales et par son talent (théâtrale ;-)). 

Son : "C'est comme ça" par Zaza Fournier.

"Ulan Ulan" - Najmar Style.

Lorsque un des membres de Zenzile et le sonorisateur des touaregs Tinariwen se rencontrent, ça donne AFOUS AFOUS ("main dans la main" ou "applaudissement").

Doté d'une affiche assez alléchante, pour chaque début de mois, le Studio de L Ermitage est sous les tropiques avec le bal colombien "Cumbia Ya".
Cet événement qui m'était encore inconnue, a le mérite d'être vu.

D'emblée l'ambiance s'annonce chaude et enflammée. Les premières notes résonnent. Une entrée solennelle.
Le nombre de musiciens est impressionnant (trombones, trompettes, percussionnistes, batteur, guitariste, clarinette).
La machine est activée. Elle rugit de puissance et de passion. Prêt pour s'agiter!

Le public répond d'emblée présent, tant la vivacité et l'envie de jouer sont véritablement prenantes.
Tout le monde reprend son souffle avec un mojito!
Obligé, vous dansez!
Le rythme de la cumbia vous emporte sur les terres colombiennes.

Cumbia Ya nous transmet indéniablement leur verve, leur force!

CUMBIA YA : http://www.cumbiaya.com/

Clichés : Concert au Studio de L'Ermitage (75).

Rap vs Rock? Pas cette fois - ci!
On sait que la rivalité est toujours actuelle entre ces deux genres de musique.
L'Angle Mort démantèle ces préjugés.
Punks, rockeurs, rappeurs se sont donnés rendez-vous.

Tout débute en 1999, le groupe Zone Libre naît, en réunissant Serge Teyssot-Gay (guitariste de Noir Désir, Interzone), le guitariste Marc Sens, (avec Yann Tiersen depuis 2001), puis le batteur Cyril Bilbeaud (Ancien du groupe rock Sloy). Ils sortent en  2007, l'album "Faites vibrer la chair", teinté de rock expérimental.
Aujourd'hui, le trio collabore avec les deux rappeurs Hamé (La Rumeur) et Casey.

La décapante Casey, c'est des années de rap, majoritairement aux côtés de La Rumeur puis deux albums solos en 2006 et 2007 avec "Ennemi de l'Ordre" et "Tragédie D'une Trajectoire"(Sorti sur le label Anfalsh).
Hamé, un des pionniers du groupe La Rumeur (avec Ekoué), est connu pour ses albums "L'Ombre sur la mesure", "Regain de Tension" et en  2007 "Du Cœur à l'Outrage".
Deux personnes éblouissantes qui ne mâchent pas leurs mots. Ils sont là pour "injecter du sens là où on ne trouve que du sample" (référence à l'album "l'Ombre sur La Mesure").

Le groupe se faufile dans le public et accède à la scène.
Sous les vivats du public, ils débutent par la chanson "1/20" avec en refrain "Insupportable/Invendable/insolent/Insortable/Inmontrable...".
Les premiers morceaux s'enchaînent, plutôt bien d'ailleurs "L'angle Mort", "Les Mains Noires".
Casey avoue qu'auparavant elle ne s'était jamais imaginée faire du rap sur du rock. 
Hamé poursuit en solo avec "E.L.S.A" " Je déteste la promiscuité des mouchards. Que toutes les polices du monde viennent gerber sur mon trottoir. Engin léger de surveillance ...Abattu".
Les morceaux de Casey et Hamé mêlent une profonde révolte avec une réflexion et lucidité.
Hamé rapelle et soutient les mouvements de Tarnac, de la Guadeloupe - des Antilles, du 29 janvier..

"Mon calvaire n'est réduit qu'à un bruit de couloir. Un parcours vulgaire qui manque de bon vouloir. On dit que ma cité, n'est pas le défouloir. De flics zélés, un triste défilé d'abus de pouvoir" (Purger ma peine)

Ces paroles fortes sont accompagnées des trois musiciens hors - normes!
Une claque pour le spectateur - l'auditeur.
Marc Sens, muni d'une tronçonneuse, joue de la gratte.
La clarté, la puissance exceptionnelle nous impressionne. La basse impressionnante de Serge Teyssot-Gay, aussi présente que la guitare Marc Sens, font vibrer tous les corps.

Et puis soudain arrivent certains tubes de la Rumeur, où là le public se met à chanter en coeur. Des souvenirs, des sensations retrouvées.
Fort de sa cohérence, de sa densité et de sa profondeur. L'Angle Mort déborde de ses frontières, en proposant une alternative musicale, et surtout ayant un sacré talent pour l'accomplir.

L'Angle Mort : http://langlemort.la-rumeur.com/


Marc Sens



Son :"Purger Ma peine"

Photos : Concert aux Mains D'Oeuvres - St Ouen (93)