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    Les entreprises occupées en région parisienne.

    « Sans les papiers, t'es zéro face au patron »

    Adama Diabira en lutte avec six de ses collègues de cuisine chez Pizza Marzano.

    À l'âge de vingt-trois ans, Adama Diabira est arrivé clandestinement en France en 2001, par la mer et l'Espagne. Après de nombreux emplois, il entre, il y a un an, comme plongeur à la pizzeria Pizza Marzano. « J'ai présenté des faux papiers, se rappelle-t-il. Le patron m'a demandé des photocopies et c'est passé. » L'employeur n'a rien contrôlé et affirme, aujourd'hui, qu'il ne savait pas que sept de ses employés étaient en situation irrégulière. Pourtant, pour la Sécurité sociale, Adama n'existe pas. S'il tombe malade, c'est pour son porte-monnaie, déjà peu fourni. Mille euros net par mois pour, officiellement, 39 heures par semaine. 380 euros partent dans un logement qu'il partage en banlieue et une grande partie du reste va à la famille, au Mali. « Je suis venu en France pour améliorer la vie de la famille. » Et la sienne, ajoute-t-il, mais accessoirement, seulement : « à la fin du mois, souvent, t'es obligé d'acheter une baguette, sinon... »

    Officieusement, il travaille jusqu'à 60 heures par semaine. « Les heures sup sont payées en décembre, dénonce-t-il. Tois cents euros. » Autant dire rien à côté du travail qu'il fournit sans broncher. « On n'a pas le choix. On accepte tout ou c'est la porte. » Rechercher du travail ailleurs serait courir le risque de se faire démasquer. « Les autres (les Français - NDLR) ne restent pas, à cause des conditions de travail. » La « fidélité » à l'entreprise est donc le triste apanage d'Adama et de ses collègues.
    Depuis presque six ans, il n'a pas été inquiété une seule fois par la police. Obtenir un titre de séjour, c'est donc avant tout, pour lui, le moyen de faire respecter ses droits de salarié. « Sans les papiers, t'es zéro face au patron ! » Jusque-là, il n'a engagé aucune démarche de régularisation. « J'avais trop peur de me déclarer, avoue Adama. Aujourd'hui, ce n'est pas pareil, c'est collectif, avec la CGT. » Après la victoire des grévistes sans papiers du restaurant la Grande Armée, Adama et ses collègues de cuisine se sont décidés. « On ne veut plus vivre sans papiers. On a pris le risque : ça passe ou ça casse. »

    (L'Huma - 16 Avril 2008)

    ****

     
    « La Literie salement privée des sans-papiers »

    Des couvertures sales ont été distribuées, l'année dernière, pendant plusieurs mois, aux sans-papiers du centre de rétention de Vincennes. Depuis le 1er janvier 2007, en effet, le ministère de l'Intérieur a confié la gestion du centre - accueil et « prestations hôtelières » - à Gepsa, filiale d'Elyo (groupe Suez), ce dans le cadre des partenariats « public - privé ». Gepsa qui officiait déjà dans une quinzaine de prisons, a aussi raflé le marché des centres de rétention.
    Le 1er janvier, donc, la nouvelle équipe a investit les lieux. A la buanderie, un gars connaît déjà le boulot, il a travaillé pendant 5 ans au dépôt des étrangers de Paris, et doit aider à former les petits jeunots qui arrivent. Premier jour, premier hic. Il empile les 88 couvertures des sortants sur un chariot. Direction la laverie, comme il l'a toujours fait, et comme l'impose à Gepsa, le cahier des charges de la préfecture : « Les couvertures sont à nettoyer après chaque départ définitif d'un sortant. ». Erreur.
    « Pas de ça ! lui intime le nouveau chef. Ici, on lave tous les deux mois ! »

    Semaine suivante, l'employé de la buanderie dépose 16 couvertures « particulièrement puantes » sur le chariot. « On s'est mal compris, lui dit le chef. Tu me plies tout ça, et tu les remets dans le placard des arrivants ! ».
    « Il s'agit d'une erreur, reconnaît le patron de Gepsa, nous avions mal lu le cahier des charges. Désormais, tout est rentré dans l'ordre. »
    C'est le mot : jusqu'alors fort bien noté, le « buandier » a été licencié pour « insubordination » et même pour « fautes graves ». Il a eu le toupet d'alerter la préfecture de police, documents à l'appui.
    « Un vol d'informations internes divulguées au client » selon Gepsa, dont la publicité proclame : « L'humain, c'est notre métier ».
    Un slogan, ou une simple couverture ?

    (Canard Enchaîne du 16 Avril 2008)

    Son : "Descendons dans la rue" par les Béru.


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  • Encourager ? Tolérer ? Interdire ? Les pouvoirs publics européens s'interrogent sur l'attitude à adopter face à l'installation de répulsifs "anti-jeunes", qui permettent d'éloigner les adolescents grâce à des ultrasons qu'eux seuls peuvent entendre. Alors que le Royaume-Uni fait preuve d'une grande tolérance, la France, la Belgique et les Pays-Bas critiquent le recours à de tels dispositifs, mais hésitent sur les modes de régulation. Selon le fabriquant, Compound Security Systems, quelque 5 000 appareils fonctionnent aujourd'hui dans le monde.

    Tolérance britannique. Baptisé Mosquito ("moustique"), ce système a été mis au point par un ancien ingénieur britannique qui souhaitait mettre fin au harcèlement de sa fille par des jeunes gens. Plus de 3 500 boîtiers, vendus 495 livres la pièce (617 euros), ont été installés par des commerçants, la police, les municipalités, les opérateurs de trains, voire des particuliers, pour éviter les attroupements d'adolescents.

    Le développement de ce répulsif a provoqué une vive polémique en février. Le commissaire à l'enfance, Al Aynsley-Green, a demandé l'interdiction de ces boîtiers "qui diabolisent les adolescents, peuvent pénaliser des innocents et portent atteinte aux droits de l'homme". La ministre de l'intérieur, Jacqui Smith, a défendu cette initiative au nom du combat contre les comportements antisociaux : "Nous soutiendrons toujours ceux qui respectent la loi, au détriment des bandes de voyous", a-t-elle affirmé.

    Enquête aux Pays-Bas. Quelque 300 Mosquito (900 euros pièce) sont installés dans une soixantaine de municipalités des Pays-Bas. Les villes de Rotterdam, Nimègue et Utrecht affirment que leur utilisation aurait fait baisser la délinquance.

    Au mois de février, des parlementaires ont interpellé le ministre de la jeunesse et de la famille, André Rouvoet. Ce dernier s'est interrogé sur la légalité d'une pratique qui pourrait contrevenir aux dispositions constitutionnelles sur le respect de la vie privée et de l'intégrité physique. Il a diligenté une enquête sur les avantages et les inconvénients du système, ainsi que sur ses effets éventuels sur la santé.

    Pétition en Belgique. Un cas a défrayé la chronique en Belgique. Le gérant d'une banque d'Aywaille, en Wallonie, avait installé un Mosquito. Après des plaintes de parents dont les enfants souffraient de migraines, les autorités municipales ont ordonné l'enlèvement de l'appareil. Dans la foulée, des élus flamands d'Anvers ont envisagé l'installation de ces dispositifs avant d'y renoncer. De son côté, le ministre francophone de la jeunesse, Marc Tarabella, a demandé la saisine de la Commission européenne, conformément à la procédure "Ratex", qui permet de faire interdire un produit lorsque sa sécurité est douteuse.

    La Commission a fait savoir qu'elle n'entendait pas intervenir. Au niveau fédéral, le ministre de l'intérieur a estimé que ce type d'appareils n'offrait pas "une solution correcte". Territoires de la mémoire, une association qui lutte contre les exclusions, a lancé une pétition contre le Mosquito, qui a recueilli 10 000 signatures.Critiques françaises. Le marché français reste balbutiant. Selon le fabricant, une quarantaine d'appareils seulement ont été vendus en France depuis le lancement de la version française, commercialisée sous le nom de Beethoven (905 euros l'unité). La plupart des clients seraient de petites copropriétés désireuses de limiter des nuisances dues à des groupes de jeunes gens. "Depuis qu'il y a eu des débats sur le sujet, nous avons beaucoup plus de demandes qu'auparavant", note un porte-parole de la compagnie anglaise.

    (Extrait du Monde du 13 -14 Avril 2008)

    Son : " A les Ecouter Tous" (L'Ombre sur la mesure) par La Rumeur.
    http://www.la-rumeur.com/

    "
    Le nouveau procès en appel intenté par le ministère de l'intérieur contre Hamé aura finalement lieu le 6 juin 2008 devant la Cour d'appel de Versailles.
    Vous pouvez apporter votre soutien à La Rumeur en signant le texte d'appel"

    L'affaire : http://www.la-rumeur.com/documents/historique_proces_la_rumeur.pdf


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    "Une seule éthique : le profit" par Michel Husson.

    Sous les applaudissements, de Sarkozy à Rocard, voilà Laurence Parisot qui s'attaque courageusement aux patrons voyous. Et tout le monde, ou presque, d'applaudir la nouvelle chevalière blanche qui va nettoyer les écuries d'Augias et moraliser le capitalisme. C'est oublier l'hymne à la précarité dont notre héroïne faisait un principe essentiel, en amour et dans le travail. C'est surtout ne rien comprendre au capitalisme réellement existant.

    Commençons par le petit bout de la lorgnette. Michel de Virville, l'homme qui a négocié le prix du silence de Gautier - Sauvagnac est aussi l'auteur, en 2004, d'un rapport Pour un Code du travail plus efficace, particulièrement réactionnaire. Mais, dans une autre vie, il avait été aussi le conseiller social du cardinal Lustiger. Autre exemple personnalisé : Daniel Bouton, le PDG de Jérôme Kerviel, avait pondu en 2002 un rapport intitulé Pour un meilleur gouvernement des entreprises cotées, qui insistait particulièrement sur le risque que le hors-bilan devienne une « zone de non-droit soustraite aux règles d'évaluation et d'information ».

    Cette recommandation prend tout son sel aujourd'hui, car c'est exactement sur ce type de pratique que la Société générale, sous l'égide du même Bouton, avait construit sa réussite.
    Tout cela pour dire que les mécanismes fondamentaux du système l'emportent toujours sur les grandes déclarations et les bonnes intentions dont l'enfer est pavé. Le capitalisme ne connaît qu'un seul critère de réussite : le profit maximal. C'est après tout ce qu'on apprend dans tous les manuels d'économie les plus orthodoxes, où l'on aura du mal à trouver la moindre pincée d'éthique. Et les deux grands ressorts de ce système sont l'exploitation et la concurrence. Prenons par exemple un patron qui licencie, restructure ou délocalise. S'il est une bonne âme, cela le fait souffrir. Mais s'il ne se résigne pas à prendre ces pénibles décisions, la concurrence va le conduire à la faillite. Et c'est vrai, dans une large mesure. Le crime social qu'il commet en mettant des salariés à la porte est parfaitement légal et pourtant pas moins grave que tel abus de biens sociaux. Mais Sarkozy veille : le même qui dénonce un jour les patrons voyous s'empresse, le lendemain, de dépénaliser les délits patronaux encore soumis à la loi et reçoit l'assentiment de la patronne du Medef.

    L'éthique du capitalisme lui vient toujours de l'extérieur. C'est seulement quand il est solidement encadré par une législation et une réglementation qu'il se plie à la morale. Or, le capitalisme s'est aujourd'hui largement libéré des pressions qui pourraient réfréner ses ardeurs. Que ce soit dans le domaine social ou spéculatif, on voit bien qu'il fait à peu près ce qu'il veut et se montre particulièrement innovant. Cet amoralisme débridé repose sur de solides bases matérielles : un rapport des forces sociales favorable, et la mondialisation qui lui permet de retirer ses billes à la moindre menace de « rigidité » excessive.

    De l'intérieur du système, les observateurs les plus lucides peuvent bien souligner les risques d'une telle dérive. Mais il n'existe pas, à l'échelle mondiale, d'institution capable de modifier les règles du jeu de ce capitalisme mondialisé. La concurrence fait rage entre pays et entre capitaux, rendant impossible tout projet de régulation : partout le mauvais capitalisme chasse le bon. De toute manière, les solutions avancées ne sont pas à la hauteur de l'enjeu. Ainsi, Patrick Artus peut bien écrire que « le capitalisme est en train de s'autodétruire » mais ses recettes sont d'une naïveté confondante. Il recommande par exemple d'« accepter un rendement plus faible des placements, une rentabilité plus faible du capital » (Flash Natixis n°42, 29 janvier 2008) ou encore que la finance renonce aux « actifs artificiels dont le sous-jacent n'aboutit pas au financement d'investissements utiles » (Flash Natixis n°87, 29 février 2008). Il se rend bien compte que cela « changerait évidemment le rôle de la finance ». Et, assurément, le capitalisme lui-même. Mais un capitalisme qui accepterait de lui-même « une rentabilité plus faible du capital », cela n'existe pas. Il n'y a donc rien à attendre d'une auto-réforme, et tous les discours sur la responsabilité, la transparence, la gouvernance, ne sont que du marketing. La seule morale que le capitalisme ait jamais connue, c'est celle qui lui a été imposée : par les luttes sociales et par les craintes qu'elles ont pu éveiller chez lui.

    (Pris dans Regards - Avril 2008)

    Son : "Positive Sodomie" par Foetus Party
    http://foetusparty.free.fr/

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  • « Régularisation de tous les sans-papiers » ont scandé, samedi 8 Avril à Lyon, environ 2 000 personnes.
    Début d'après – midi (14h30), rassemblement place des Terreaux, pour dénoncer ces lois liberticides. Puis un  cortège lyonnais s'est formé pour défiler dans les rues à destination de la place Bellecour, passant par la Place de la Bourse à la Guillotière. A la tête de la manifestation, le collectif RESF suivi de différents collectifs / associations de la région, de syndicats et partis politiques.
     
    Tous venant dénoncer « la politique du chiffre » du sinistre Hortefeux :
    En 2007, la France a expulsé 24 000 sans-papiers... Les rafles qui ne cessent de s'accroître , les prisons pour sans-papiers CRA (Centre de Rétention Administratif) ainsi que le projet de directive européenne qui prévoit d'allonger la rétention à 18 mois et l'interdiction du territoire de 5 ans pour les expulsés.

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    "L'Etranger"

    Je suis né à Paris
    De parents français :
    Mon état civil est net
    Comme une chemise du dimanche
     
    Mais je suis étranger
    Plus étranger que l'étranger
    A mon pays quand il est
    Dur et froid comme la pierre
    Et fermé comme une porte
    Au ciel changeant des visages
    Je suis étranger à la beauté
    Qui ne s'offre qu'à son miroir
    Etranger à celui
    Qui sonne le tocsin
    Pour un courant d'air
     
    Etranger vraiment
    Plus étranger que l'étranger lui-même
    Au pays qui met
    Son blé en lumière
    A la cave au coeur.
     
    Jean-Pierre Siméon.
    Extrait de « Sans frontières fixes » - Editions Cheyne.

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  • 37,5...40...42 ans....

    NON aux magouilles nauséabondes du gouvernement.
    La lutte persévère et doit s'intensifier pour faire face à ces réformes traîtresse.

    Samedi 29 mars 2008, 14h, sur la « place rouge » lyonnaise se réunissent environ 1000 à 1500 manifestants pour protester contre la nouvelle réforme des retraites.

    On peut voir les banderoles, les drapeaux des syndicats de la CNT, CGT, SUD, FSU, puis les drapeaux de certains partis PCF, LCR.

    14h30 :
    Un cortège se forme, entouré par une foule de CRS et flics. Puis, se déplace dans la rue Président Edouard Hérriot, en scandant les traditionnels slogans « Ce n'est pas les sans-papiers, ce n'est pas les salariés, ce n'est pas les chômeurs, c'est Sarkozy qu'il faut virer », « Etudiants, chômeurs et salariés, c'est tous ensemble que l'on va gagner », « Public - Privé, Unité ! Augmentation générale des salaires ».

    Arrivés vers la place des Terreaux, on prend la rue Joseph Serlin pour se rendre rue de la République.

    15h50 : La manifestation se termine au niveau de la place de la Bourse.

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    Informez-vous avant qu'il ne soit trop tard !!!
    http://www.solidaires.org/rubrique4.html?mois=03&an=2008&event=18032
    http://blogbernardgensane.blogs.nouvelobs.com/archive/2008/03/21/non-a-la-retraite-par-capitalisation.html

    " C'est la nouvelle « réforme » à la mode. Dans plusieurs pays européens (Allemagne, Espagne, Danemark, Royaume-Uni) de nouveaux projets sont avancés, qui consistent tous à repousser l'âge de la retraite : de 65 à 67 ans au Danemark, de 60 à 65 ans pour les fonctionnaires britanniques. Cette nouvelle offensive vient de se heurter au Royaume-Uni à un mouvement social massif, le plus important depuis 80 ans, qui a concerné tous les services publics : écoles, transports, éboueurs, pompiers et même ... policiers.

    Pourtant la logique de ces réformes semble à première vue convaincante : si les salariés partent plus tard à la retraite, ils resteront par définition actifs plus longtemps et la progression du nombre de retraités sera freinée d'autant. Dans le scénario du COR (Conseil d'Orientation des Retraites), la réforme Fillon fait ainsi gagner 0,9 % de PIB à l'horizon 2020 et 1,2 % à l'horizon 2050. Mais cette économie (assez modique) ne pourrait être dégagée qu'à une condition : même si les salariés acceptent de travailler plus longtemps, il faut encore que leurs emplois ainsi prolongés s'ajoutent à ceux créés pour les jeunes. Autrement dit, il faut supposer que le nombre d'emplois s'adapte à celui des demandeurs d'emplois.

    Dans l'absolu, l'allongement de la durée de vie et le vieillissement des populations devraient rendre possible un tel scénario : baisse du chômage, progression des salaires (et donc des ressources des régimes de retraite) et allongement de la vie active. Mais les projets à long terme des capitalistes sont différents, et les représentants du Medef au COR (dont Guillaume Sarkozy) ont vertement critiqué cette perspective d'une stabilisation, voire d'un redressement de la part de la masse salariale dans le revenu national. Le patronat entend bien que les choses se passent autrement, et que le chômage continue à exercer son influence « bienfaisante » sur le niveau des profits.

    Les fonctionnaires anglais ont parfaitement compris la logique implacable qui se cache derrière ce type de réforme. En pratique, compte tenu de l'état du marché du travail, les salariés devront prendre leur retraite à peu près au même âge qu'avant, mais avec une pension réduite d'autant en fonction de systèmes de « décote » semblables à celui que la réforme Fillon a introduit en France. Le but de la manoeuvre n'est donc pas de faire travailler les gens plus longtemps mais bien de baisser le niveau de leur pension.

    Ce qui se passe dans les pays voisins préfigure alors ce qui risque de se passer en France. La réforme Fillon est en effet une réforme glissante. On sait qu'elle conduit à reculer l'âge de départ à la retraite : en 2008, il faudra avoir cotisé 40 ans pour avoir droit à une retraite à taux plein. Mais ce n'est pas tout : à partir de 2009 - c'est explicitement prévu par la loi - la durée de cotisation augmentera à nouveau dans le public et le privé, de telle sorte que les salariés qui devront partir à peu près au même âge en retraite verront leur pension diminuée d'autant. Il faut ajouter à ce mécanisme celui de l'indexation des pensions, sur les prix et non pas sur les salaires, qui conduit d'ores et déjà à une baisse relative des retraites. Aujourd'hui, la pension moyenne représente environ 72 % du salaire moyen : ce taux de remplacement ne sera plus, selon le COR, que de 65 % en 2020 et de 59 % en 2050..."

    Analyse par Michel Husson.

    A lire :
    http://www.france.attac.org/spip.php?article7951
    http://www.ires.fr/Numero-special-109-Novembre-2007

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